Zusammenfassung
L’exégèse albertienne des versets Jn 1, 19-28 pose le problème philosophique et théologique de la fonction des médiations matérielles dans l’acte baptismal. Le commentaire albertien de l’Évangile de Jean permet de comparer le traitement de cette question dans l’œuvre exégétique d’Albert le Grand et dans ses traités de théologie sacramentaire. Dans le Super Iohannem, Albert le Grand insiste sur la ...
Zusammenfassung
L’exégèse albertienne des versets Jn 1, 19-28 pose le problème philosophique et théologique de la fonction des médiations matérielles dans l’acte baptismal. Le commentaire albertien de l’Évangile de Jean permet de comparer le traitement de cette question dans l’œuvre exégétique d’Albert le Grand et dans ses traités de théologie sacramentaire. Dans le Super Iohannem, Albert le Grand insiste sur la différence entre le baptême d’eau conféré par Jean-Baptiste et le baptême de grâce institué par la passion et par la mort du Christ : à la matière (l’eau) et à l’acte rituel de Jean manque la forme, à savoir la formule trinitaire sanctificatrice, selon le Commentaire du quatrième livre des Sentences qui souligne, pour sa part, davantage l’interdépendance des éléments constitutifs du sacrement baptismal et la continuité entre certains traits du récit évangélique et leur accomplissement dans le baptême instauré par le Christ. Il importe à Albert le Grand de rappeler que le baptême donné par Jean est un signe qui ne possède pas la vertu causale inhérente au sacrement baptismal. Le baptême de Jean annonce en figure le baptême instauré par le Christ dans lequel il s’accomplit. Le rapport entre les deux baptêmes se distingue ainsi de celui de la voix (de Jean-Baptiste), autre médiation matérielle, qui, en énonçant le Verbe, accomplit en acte son avènement sans le différer dans une réalisation future, à l’instar de l’énonciation prophétique.