Abstract
Maurice Blanchot voit dans la violence de l’expérience du je un trait commun de la mystique, notamment eckhartienne, et de la pensée contemporaine. Cette violence se manifeste, en particulier, dans la manière dont Eckhart, dans ses sermons allemands 63 à 67, reconduit la personne à un fond impersonnel. Eckhart recourt pour cela à la médiation d’un modèle anthropologique christologique. Selon ce ...
Abstract
Maurice Blanchot voit dans la violence de l’expérience du je un trait commun de la mystique, notamment eckhartienne, et de la pensée contemporaine. Cette violence se manifeste, en particulier, dans la manière dont Eckhart, dans ses sermons allemands 63 à 67, reconduit la personne à un fond impersonnel. Eckhart recourt pour cela à la médiation d’un modèle anthropologique christologique. Selon ce modèle, le fond de la personne qui existe « corps et âme » est un substrat personnel, dans la mesure où je suis identifié à l’être personnel du Christ. Cependant, l’être substantiel de ce substrat personnel est, à son tour, l’un au sens d’un fond originaire, indépendant de toute distinction personnelle. Blanchot reconnaît dans ce fond a-personnel ce qui est, à ses yeux, l’« un des thèmes les plus constants de la philosophie contemporaine » : « une réalité où dans l’intensité de l’immanence est saisie l’absolue transcendance »