Abstract
Cet article examine l’attention accordée aux cultures étrangères, en particulier celles des pays alliés, dans la presse des camps créée par des prisonniers français détenus en Allemagne pendant la guerre 1914 à 1918. La captivité est en effet de temps à autre propice à une ouverture culturelle dont les journaux sont à la fois le reflet et l’agent, témoignant d’une interculturalité mise en œuvre. ...
Abstract
Cet article examine l’attention accordée aux cultures étrangères, en particulier celles des pays alliés, dans la presse des camps créée par des prisonniers français détenus en Allemagne pendant la guerre 1914 à 1918. La captivité est en effet de temps à autre propice à une ouverture culturelle dont les journaux sont à la fois le reflet et l’agent, témoignant d’une interculturalité mise en œuvre. Au croisement des sciences de la communication, de l’analyse de style et de la recherche historique, cette étude montre comment la presse des camps, parfois très loin de se limiter à la revendication d’un nationalisme étriqué, devient elle-même un espace de rencontres transnationales et d’influences réciproques : s’y esquisse par moments l’idée d’une Europe perçue comme une entité commune, faite d’atrocités, mais aussi de valeurs positives.